Après le projet immobilier, pour lequel la Ville de Bourg-en-Bresse a retenu le projet novateur du groupe Cardinal, c'est au tour du parc d'être réaménagé afin d'offrir un nouvel écrin de nature au cœur de la ville.

Le parc de la Madeleine

Le chantier est lancé !

Depuis le 9 septembre, le parc de la Madeleine est en cours de réaménagement et fermé au public. Au printemps 2025, il dévoilera son nouveau visage, plus nature, plus zen et plus ludique.

À l’angle des avenues Alphonse-Baudin et Alsace-Lorraine, un parvis habillé d’un revêtement anti-chaleur et d’îlots de verdure, vous mènera jusqu’à un portail majestueux ouvrant sur le parc.

La nature au cœur de la ville

En franchissant les grilles d’un majestueux portail, vous découvrirez un havre de nature entièrement repensé avec 103 nouveaux arbres et arbustes plantés, la création d’un espace de détente équipé de tables de pique-nique, de fauteuils et de bancs, l’aménagement d’une aire ludique pour les enfants de 1 à 12 ans avec jeux inclusifs et fontaine à boire.

Sans oublier la forêt urbaine dotée d’un parcours pédagogique et ludique invitant à suivre Simon, le hérisson et l’espace prairie avec son labyrinthe de la biodiversité. Un nouvel espace à vivre imaginé en concertation avec les habitants !

Le futur parc en images

À l’issue des travaux, le parc de la Madeleine comptera 193 arbres. Parmi eux, 103 nouveaux arbres et arbustes de 47 espèces différentes.
Une aire de jeu ludique et inclusive propose aux enfants de 1 à 2 ans divers modules de jeux : balançoire nid, parcours en forêt... avec en bonus une fontaine pour se rafraîchir et/ou se laver les mains !
Au fil d’un parcours pédagogique et ludique, Simon, le Hérisson invite petits et grands à découvrir son cycle et son mode de vie, son alimentation et son habitat.

Charles Juliet (1934-2024)

Une œuvre littéraire née de la mélancolie d’une mère

À 89 ans, l’écrivain Charles Juliet s’est éteint le 26 juillet 2024 à Lyon. Sa riche œuvre littéraire est une introspection qui cherche à surmonter un drame intime. Né en septembre 1934 à Corlier (Ain), il n’a qu’un mois lorsque sa mère, Hortense, tombe en dépression postnatale et est internée à la Madeleine, l’hôpital psychiatrique pour femmes de Bourg-en-Bresse.

L’arrachement aux bras de sa mère

Cet arrachement aux bras de sa mère provoque chez lui un grave trauma que la médecine nomme « l’agonie primitive ». Placé dans une famille paysanne de Jujurieux, sa mère adoptive, Félicie Ruffieux, lui témoigne attention et amour. Il apprendra d’elle, à l’âge de huit ans, sa condition d’orphelin et l’existence jusque-là ignorée de sa mère biologique qui vient de décéder à seulement 38 ans.

Enfin libéré de ses peurs...

Plus tard, à l’âge adulte, Charles Juliet cherche dans la lecture et l’écriture à s’extraire « des entraves de ses racines ». Son œuvre est marquée par cette indicible souffrance initiale et par « le lait noir de la mélancolie » qu’il tète au sein de sa mère. Enfin libéré de ses peurs, il renaît à la vie en découvrant l’être humain qui « l’émeut ». De nombreux textes rapportent ses passions pour la nature, pour les gens simples de la campagne, pour la peinture, le jazz, les grands auteurs, Camus surtout, et pour le sport. Il pratique le vélo, la boxe et le rugby qu’il découvre à l’école des enfants de troupe d’Aix-en-Provence où il est admis à l’âge de 12 ans.

Son roman, L’année de l’éveil, porté au cinéma

C’est là qu’il rencontre aussi l’amour dans les bras de la femme de son chef. Un amour interdit qui inspirera son roman L’année de l’éveil(1) porté à l’écran en 1991 par Gérard Corbiau. Son imposant journal en 10 volumes raconte dans une écriture mise à nu les passions qui lui « ont été données », comme lui sont offerts les poèmes qui s’écrivent en lui.

Lambeaux, son œuvre majeure

Fidèle à ses origines, Charles Juliet, devenu Lyonnais, passait ses étés dans sa maison de Jujurieux et chacun pouvait le croiser et échanger avec lui à la librairie Montbarbon à Bourg. Il est aujourd’hui reconnu comme l’un de nos grands auteurs contemporains. En hommage à ses deux mères, il publiera chez P.O.L en 1995 Lambeaux, le livre majeur de son œuvre, et recevra en 2013 le prix Goncourt de la poésie.

Une stèle en hommage au destin tragique de sa mère

Internée à la Madeleine, la mère de Charles Juliet, en paysanne du Revermont qu’elle était, cultivait le potager de l’hôpital psychiatrique où elle décédera en 1942. Le parc, désormais ouvert au public, témoigne de la souffrance d’une femme. Et si les portes de l’hôpital de la Madeleine se sont refermées sur la mère, Hortense, elles se sont ouvertes à travers Charles, le fils, sur une grande œuvre littéraire. Voilà pourquoi une stèle évoque dans le parc de la Madeleine à Bourg-en-Bresse le souvenir, la vie et l’œuvre de Charles Juliet.

(1) Grand prix des lectrices du magazine Elle en 1989.