Vocation médecin 

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Mathilde Cattenoz © CH de Bourg-en-Bresse 
Médecin anesthésiste-réanimateur à l’hôpital Fleyriat, Mathilde Cattenoz a vécu, à l’instar de ses collègues, une année placée sous le signe de la Covid-19. Entre réorganisation, soutien aux collègues du service réanimation et continuité des soins, un formidable travail d’équipe s’est accompli au sein de l’hôpital. Elle en a été l’une des actrices, portrait de cette battante au grand cœur. 

Enfant, Mathilde Cattenoz ne quittait pas sa mallette de médecin. Les prémices d’une vocation qui se confirme à l’âge de dix ans. « Mon père a eu une grave maladie cardiaque qui a nécessité une transplantation. J’ai réalisé que la médecine pouvait faire des prodiges, éviter la mort », se souvient-elle. Son bac C en poche, Mathilde Cattenoz intègre la faculté de médecine de la Pitié-Salpêtrière à Paris : « J’étais animée par l’envie de soigner et de me mettre au service de la santé. » À la suite de stages d’externat en réanimation et en anesthésie, elle est séduite par « l’esprit de compagnonnage et le sens du travail en équipe » qui règne dans ces spécialités. 

Serment d’Hippocrate 

À l’issue de son externat, elle devient, de 2001 à 2005, interne aux Hospices Civils de Lyon et effectue à cette occasion deux stages de six mois à Bourg-en-Bresse. Un clin d’œil à ses racines familiales : « Mes parents étant originaires du Jura, j’avais déjà visité le monastère royal de Brou. En 2001, mes stages m’ont permis de redécouvrir Bourg. » Après avoir été cheffe de clinique assistante à l’hôpital Édouard-Herriot, Mathilde Cattenoz rejoint le centre hospitalier de Bourg-en-Bresse au printemps 2008 à un poste de médecin anesthésiste : « J’ai été séduite par Fleyriat, un établissement à taille humaine où tous les praticiens se connaissent et par le challenge professionnel qui m’était proposé dans cet hôpital à l’activité très polyvalente avec maternité intégrée », explique la médecin anesthésiste qui a vu évoluer son métier avec l’arrivée de matériels de plus en plus sécurisés, un usage systématique de l’échographe, des formations à l’hypnose...

« Comme de nombreux professionnels du corps médical et paramédical du CH de Bourg-en-Bresse, j’ai été formée par le docteur Vianney Perrin, de l’unité de soins palliatifs, à l’hypno-analgésie. Un processus qui permet, par des suggestions, d’aider le patient à se connecter à ses ressources internes et à modifier ses perceptions, ses émotions et ses pensées. Un vrai plus ! », indique la praticienne. 

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Intervention au bloc par une équipe 100 % féminine. © CH de Bourg-en-Bresse 

2020 sous le signe de la Covid-19... 

Depuis son arrivée à Bourg, cette maman de deux enfants a grimpé les échelons. Responsable du service anesthésie jusqu’en juin 2020, elle a, avec son équipe, prêté main-forte au service réanimation tout en continuant à assurer le fonctionnement du bloc opératoire et de la maternité. « Pour la première fois, en tant que médecin, j’étais confrontée à une réorganisation majeure de l’hôpital et à un afflux massif de patients. Sur un temps extrêmement court, il a fallu nous réinventer et nous réorganiser : fermer des blocs opératoires, réaffecter les personnels des blocs opératoires et d’anesthésie en réanimation, redéployer le matériel, mettre en place les téléconsultations... Le stress a été intense. Allait-on réussir à accueillir tout le monde ? La nuit, je me réveillais parfois en sursaut à compter les respirateurs, les pousse-seringues...

L’impact de la Covid a été dur pour l’ensemble de la chaîne de soins, mais a été l’occasion d’accomplir un formidable travail d’équipe au sein de l’hôpital », souligne Mathilde Cattenoz. Soucieuse de retrouver un peu de sérénité et de transmettre le flambeau, elle a souhaité passer le relais à la tête du service anesthésie qui compte dix-huit médecins et une quarantaine de personnes entre les infirmiers anesthésistes diplômés d’État, les infirmiers et les aides-soignants de salle de surveillance post interventionnelle, les secrétaires. « Gérer les plannings, les relations humaines, l’administratif... c’est passionnant, mais après l’expérience Covid, j’avais besoin de récupérer du temps dans ma tête, de m’ouvrir de nouveaux horizons », précise la médecin qui se consacre à son activité clinique, au poste de médecin coordonnateur du service de chirurgie ambulatoire du CH de Bourg qu’elle occupe depuis 2013 ainsi qu’à une activité de formation par simulation. 

...et de la nouveauté 

Le 7 décembre 2020, les nouveaux locaux de l’unité de chirurgie ambulatoire ont ouvert leurs portes au centre hospitalier de Fleyriat. « Spacieux, vastes et fonctionnels, ils permettent d’accueillir les patients dans d’excellentes conditions. Dotés de chambres individuelles... ils sont propices au repos après une intervention chirurgicale sous anesthésie et parfaitement adaptés à la prise en charge des patients debout puisque le trajet pour aller au bloc est rapide », se félicite le docteur Cattenoz qui précise que, désormais, 50 % de l’activité chirurgicale de l’hôpital est réalisée en ambulatoire. 

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Inauguration des nouveaux locaux de la chirurgie ambulatoire. © CH de Bourg-en-Bresse
Après avoir été contraint d’annuler 575 opérations durant les deux premières vagues de la pandémie, le CH de Bourg a repris normalement son activité début janvier ce qui a permis de reprogrammer les patients annulés. « Un soulagement, même si nous restons prêts à une troisième vague en espérant qu’elle soit moins forte que la deuxième où nous sommes montés à 24 lits en réanimation et à 5 en soins continus. Depuis le début de la 2e vague et jusqu’à ce jour, nous avons accueilli 166 patients Covid », indique Mathilde Cattenoz. Autre challenge pour 2021, la mise en place du nouveau dossier informatique du patient « commun pour les établissements du groupement hospitalier de territoire Bresse, Haut-Bugey. Un grand pas ! » 

Diaporama

Présentation

  • Nom : Cattenoz 
  • Prénom : Mathilde 
  • Née à Paris en 1976 
  • Profession : médecin anesthésiste, coordonnatrice du service de chirurgie ambulatoire au centre hospitalier de Fleyriat 
  • Carrière : 2001 - 2005 : interne aux hospices civils de Lyon, 2005 - 2008 : chef de clinique assistante à l’hôpital Édouard-Herriot, 2008 : médecin anesthésiste à l’hôpital Fleyriat, 2012 - 2020 : responsable du service anesthésie, depuis septembre 2013 : médecin coordonnateur de l’unité de chirurgie ambulatoire (UCA). 

Sa vision de la femme

En tant que femme, se poser la question de ce que l’on peut faire ou pas, c’est déjà se mettre des barrières. À nous d’aller vers nos aspirations sans nous poser de questions.